LILOU BLACK

« Je ne crois pas que dire mon caractère suffirait à savoir qui je suis réellement. Mais puisqu’il faut le faire, alors allons-y. Je me dirai être une jeune femme insoumise, déterminée, prête à défendre ce qu’elle a de plus cher au monde quitte à sortir les griffes pour y arriver. J’ai peut-être une gueule d’ange mais cela n’est qu’en apparence. Depuis toute petite j’ai toujours voulu me démarquer des autres que ce soit par le style vestimentaire, par les goûts musicaux ou par la manière de me comporter. Je suis devenue avec le temps une rebelle me moquant totalement de l’avis des autres n’ayant pour seul modèle mon frère, William. Il m’a appris que dans la vie il fallait être déterminée, franche. J’ai évidemment suivi son conseil. Aujourd’hui il n’est pas facile de m’approcher. Je suis comme qui dirait renfermée sur moi-même après avoir souffert l’absence des mes parents. William était là mais il ne pouvait réellement les remplacer. Je ne vais pas facilement vers les autres, je n’accorde que très peu ma confiance. Ceux qui l’ont peuvent s’estimer heureux de l’avoir. Malgré mon côté noire, j’ai tout de même un côté plus gai que je ne laisse voir qu’aux « privilégiés ». Je suis une fille pétillante et qui malgré le peu de chance, est pleine de vie. J’aime passer du temps avec mes amis et discuter avec eux. D’ailleurs, ils vous diront même que je suis une vraie tête dure puisqu’il est extrêmement difficile de me faire changer d’avis. M’enfin. Je peux m’estimer heureuse de les avoir puisque lorsque je ne peux voir mon frère, c’est vers eux que je me tourne lorsque je me sens faible, fragile. Et oui parce qu’au fond de moi, je suis sensible mais je cache ce trait de caractère par une carapace. Un peu cliché et pourtant cela marche très bien. »

« Lilou ? On croirait qu’elle sort tout droit d’un conte de fées. Non sincèrement je n’ai jamais vu une fille aussi belle qu’elle. Ses longs cheveux blonds donnent l’impression qu’ils sont irréels. De plus, au soleil on remarque qu’ils ont une multitude de reflets. J’ai toujours aimé passer mes doigts dans sa chevelure les trouvant terriblement doux. Ce que j’aimais le plus chez elle c’est surement son regard en forme de yeux de biche si pétillant, si mystérieux. A chaque fois qu’elle le plongeait dans le mien je sentais une foule de sentiments incompréhensibles et pourtant si merveilleux. Si visage est vraiment agréable à regarder. On pourrait sans aucun doute dire que c’est une fille gâtée par la nature. Son corps est également très bien proportionné. Elle n’a pas une poitrine volumineuse et pourtant cela n’est pas gênant. Ce que je me souviens aussi d’elle c’est sa taille. Il faut dire qu’elle est pas mal grande. Heureusement que je faisais une tête de plus qu’elle sinon j’aurai été vraiment ridicule. Si je dois vous confier quelque chose c’est le fait que j’aimais énormément, et pour je ne sais qu’elle raison, passer mes mains sur son ventre plat. La prendre par ses hanches, aaah qu’est ce que j’aimais. […] »

Erwan Stevens, ex de la jeune demoiselle.

« Je suis née le vingt-deux avril mille neuf cent quatre vingt et onze dans un hôpital plutôt pas mal pour le faible revenu des mes parents ou plutôt de ma mère vu que mon père n’a jamais participé aux dépenses de la famille. C’est d’ailleurs avec beaucoup de difficulté que je pourrais le décrire physiquement puisque je ne le voyais jamais. M’enfin. Je n’aurai peut-être jamais dû voir le jour du fait que ma mère avait accouché avec beaucoup de boisson dans le sang. Les médecins ne présageaient rien de bon et pourtant me voilà. Mon enfance fut des plus normales étant donné que je ne me rendais pas toujours compte de tout. Cependant je sentais mon frère anxieux, stressé. Là où je ne comprenais rien, lui comprenait tout. Mais voyant son visage rempli de peur je n’ai jamais osé demander ce qu’il se passait et même quand j’essayai, pour ne pas me faire souffrir, il ne me disait rien ou il se mettait soudainement à sourire. C’est donc dans le flou total que j’atteignis l’âge d’entrer en CM1. Je n’avais encore jamais vu ma mère avec tant de boisson dans le nez que le jour de ma rentrée des classes. Je revenais de l’école lorsque je la vis, affalée sur le canapé central du salon. J’essayai de la réveiller mais rien à faire, elle ne bougeait. Croyant qu’elle était morte j’attendis le retour de mon frère pour le lui dire. Je fus choquée lorsqu’il m’attira dans la chambre en me disant simplement ces quelques mots.

« Tu t’y habitueras. »

Je n’ai jamais pu le faire. Au fil du temps j’essayai d’être comme William, forte, courageuse mais à peine je me retrouvais seule que je me mettais à pleurer toutes les larmes de mon corps. Mon frère savait toujours me réconforter mais il n’a jamais pu effacer la douleur que je pouvais éprouver. Notre mère ne s’occupait point de nous. Nous étions comme livrés à nous-mêmes. L’ambiance à la maison était devenue si pesante qu’à la moindre occasion je m’échappai et étrangement c’était souvent en compagnie de William. Mon frère est vraiment ce que j’ai de plus cher au monde, peut-être la seule chose que nos parents ont pu faire de bien. C’est donc avec lui que je grandis.

Alors que je rentrais en troisième je fis la connaissance d’un jeune homme Erwan, deux ans plus vieux que moi. Il était au lycée et pour tout dire ce n’était pas vraiment une bonne fréquentation mais peu m’importait. Lorsque j’étais près de lui je me sentais vraiment bien, je me sentais libre. Je crois que personne n’a su de ma relation avec le lycéen pas même mon frère. Plus je passais de temps avec lui et plus je sombrais sous son charme jusqu’au point où être avec lui était devenue une drogue. Mon frère me demandait souvent pourquoi je rentrais tard et moi, pour protéger ma relation, je disais qu’il m’était difficile de rester à la maison. Chose que je regrette maintenant. Un jour où je m’étais retrouvée avec Erwan, je ne m’étais pas réellement rendue compte qu’il avait consommé un peu plus de drogue que d’habitude. Pour ma part, j’avais beau être avec lui, je n’en ai pas consommé une seule fois. Nous nous embrassions lorsque je sentis une main baladeuse sur ma cuisse. Je la retirai immédiatement mais il revint à la charge. Comprenant alors où il venait en venir, je lui dis fermement que je n’étais pas encore prête. Il n’a rien voulu savoir et m’a frappé. Si son meilleur ami n’avait pas pointé le bout de son nez, je ne sais pas ce que je serai devenue. Cet épisode, je ne l’ai pas dit à mon frère trouvant que je n’avais pas assuré et ayant terriblement honte. A partir de ce jour je me promis de tout lui raconter sachant qu'il pouvait m'aider.»

Il y a quelques jours

« Jamais je n’aurai cru qu’une telle catastrophe pouvait avoir lieu. Je ne reconnaissais plus rien. La peur n’est pas le premier sentiment que j’ai ressenti. J’ai tout d’abord éprouvé une énorme incompréhension. La peur vint lorsque peu à peu je rassemblai mes esprits. Immédiatement je me mis à la recherche de mon frère. Je ne le trouvais nulle et j’étais vraiment inquiète.

« Mademoiselle, veuillez me suivre »
« Lâchez moi, je sais très bien me débrouiller toute seule »
« Venez avec moi, vite »
« Je recherche mon frère, laissez moi je vous ai dit »
« S’il vous plaît, ne me rendez pas la tâche plus difficile de ce qu’elle ne l’est »
« Très bien mais si il lui arrive quoique se soit je vous tiendrai pour responsable, vous m’entendez ? »

A peine étais-je rentrée dans l’hôtel que j’aperçus une tête qui m’était familière. Esquivant l’homme qui m’avait accompagné jusqu’ici je sautais dans les bras de William. Je le serrai si fort que je manquai de l’étouffer. L’émotion avait été si grande que j’en avais les larmes aux yeux.

« William, j’ai eu tellement peur »
« Peur ? Toi ? Arrêtes un peu, depuis quand tu as peur ? »
« Ce n’est pas le moment de rigoler. »
« Allons, rien n’aurai pu m’arriver. Je me suis promis de toujours de protéger et je tiendrai ma promesse. » »

« Que dire sur cette tragédie ? Tout simplement que sur le moment je n’ai pas compris et je continue à ne pas comprendre. J’avais entendu parler d’une légende comme quoi il y avait eu une tribu effacée pour les mêmes raisons mais comme on dit, ce n’était qu’une légende. Après l’incompréhension vint la peur. La peur de ne pas retrouver mon frère vivant. C’est inquiète, pleine d’angoisse que je me mis à le chercher et quand je le trouvai, je me promis de ne plus se séparer de lui quitte à supporter sa sur-protection. Puis vint une pensée pour ma mère. Qu’est-il d’elle à ce moment ? Ne la reverrais-je jamais ? Au fond de moi, une profonde douleur m’envahit. »